"Il est temps de mourir". Cette sentence définitive de Roy Batty dans le fabuleux Blade Runner
convient parfaitement au dernier opus de James Bond, No time to die
.
Non pas que le film soit mauvais, mais il marque la fin d'une époque. Bien-sûr, Fukunaga n'a pas le talent de Sam Mendes
, mais il n'y a pas que ça. Le film manque cruellement de rythme, d'enjeux, de vie. Tous les défauts de Bond sont là mais comme un passage obligé. Son alcoolisme n'est évoqué que par un nombre incalculable de shots. Les Aston Martin sont au nombre de 3 : l'antique DB5 qui fait le gros du job, la V8 Saloon (moins belle que la Vintage à mon goût) et la récente DBS n'étant là que pour le décor.
C'est relativement bien filmé, la ville de Matera est une fois de plus mise à contribution pour son décor pittoresque. On a l'impression que l'on a voulu rendre hommage à la grande époque. Notamment avec la base secrète du méchant, tout en béton.
Côté casting pas de réelle surprise car le film reprend les personnages des derniers épisodes de manière encore plus présente que dans Spectre
. On a même droit à un portrait de l'ancien M au mur, façon vieille aristocratie britannique des plus pathétiques. On notera quand même la présence furtive de la resplendissante Ana de Armas
, la magnifique Joi dans Blade Runner 2049
, dans le rôle d'une agente de la CIA. La future remplaçante de 007 dans la saga n'explose pas à l'écran, c'est le moins que l'on puisse dire.
La musique de Hans Zimmer
est sans grande originalité et va même jusqu'à reprendre des bouts de thèmes d'anciens James Bond renforçant encore le côté nostalgique et mortuaire de l'entreprise.
Bref, c'est la fin. C'est triste et en même temps, on se doit de remercier Daniel Craig d'avoir remarquablement incarné l'espion de sa Majesté. On retiendra
le meilleur James Bond selon moi et également le magnifique
Mais la fin de James Bond marque aussi la libération de Daniel Craig qui va pouvoir exploiter son grand talent dans de nouvelles productions comme on a pu le constater avec l'excellent
où il incarne une sorte d'Hercule Poirot du Middle West au mileu d'une distribution remarquable. Souhaitons que l'on puisse découvrir d'autres facettes de son talent.
Alors, bien-sûr, à la fin du générique, on nous dit comme toujours que "007 reviendra", mais ce sera sans moi.