Quelque fois on cède au pessimisme. On fait un bilan des sorties de l'année et on se dit que le palmarès est maigre. Que le cinémacdo des plateformes a mangé tout le reste.
Et puis on rentre dans la salle une du Mélies. On s'assied sur le fauteuil fétiche "Joel Coen
". Le noir se fait et la projection commence...
Et là, le miracle. Empire of Light
de Sam Mendes
illumine vos yeux. Il raconte l'histoire d'un cinéma dans une cité balnéaire du sud de l’Angleterre dans les années 80. Le cinéma a eu son heure de gloire à la grande époque. Il y avait 4 salles, un dancing, un bar. C'était sans doute le lieu où l'on se rencontrait, où l'on s'aimait, où l'on riait. A présent une seule salle fonctionne encore. Le bâtiment comme les employés sont fatigués, désabusés. Jusqu'à l'arrivée d'un jeune noir qui va faire revivre un peu la magie pendant un court instant, une parenthèse enchantée.
Dans ce monde de béton où le tatcherisme et les skin heads sont les symboles de la décadence et du délitement de la société post-coloniale britannique, Sam nous raconte son enfance, sa passion pour le cinéma avec un grand C. Le nom du cinéma est une parfaite illustration de cet empire en pleine décomposition qui peine à intégrer correctement ses populations éloignées.
Ce film, c'est de l'amour à l'état pur. L'amour fou, l'amour qui rend fou. On se replonge sans nostalgie mais avec bonheur dans ce âge d'or. On note les affiches qui nous ont marquées. Les Elephant Man, les Blues Brothers, les Chariots of Fire...
Tout ce que touche Mendes devient de l'or. Que ce soit la description au vitriol de l'Amérique des surburds dans American Beauty
, le film d'espionnage avec Skyfall
ou le film de guerre avec 1917
, il ne lui reste plus qu'à s'attaquer à la SF et la comédie musicale !
Les lumières se rallument et on se dit qu'on a passé 2 heures de pure magie. Tant que cinéma produira des Sam Mendes, il y a des raisons de retrouver l'espoir...
Journal de bord du Nautilus : 08/02/2023
Une pancarte au milieu de la manif : "Ma retraite, j'en ai marre de la simuler, j'aimerais bien en jouir !"
Un slogan scandé par le cortège Riposte féministe chaud bouillant : "La bourgeoisie au RMI, le patronat au RSA !"
100% d'accord !
Un slogan scandé par le cortège Riposte féministe chaud bouillant : "La bourgeoisie au RMI, le patronat au RSA !"
100% d'accord !
Journal de bord du Nautilus : 27/01/2023
Amélie au pays des soviets !
Merci Mr Jeunet et Mr Dussollier pour cette pépite qui donne envie de revoir ce petit bijou du cinéma français. Quand je pense que les Inrocks l'avait qualifié de film pétainiste. Ce petit court est la meilleure des réponses.
A déguster sans modération !!!
Merci Mr Jeunet et Mr Dussollier pour cette pépite qui donne envie de revoir ce petit bijou du cinéma français. Quand je pense que les Inrocks l'avait qualifié de film pétainiste. Ce petit court est la meilleure des réponses.
A déguster sans modération !!!
Journal de bord du Nautilus : 23/01/2023
Dans le fleuve des louanges faites à Avatar 2, j'aimerais faire part d'une réflexion qui va un peu à contre courant de la pensée dominante.
Mes enfants sont allés voir Avatar 2 ce week-end et j'étais moyen chaud de les accompagner. Déjà, à la base, je n'aime pas le cinéma de James Carmeron que je trouve simpliste et extrêmement manichéen. Le seul film à peu près regardable est sans doute Abyss et ça reste lourdingue et surtout je ne pardonnerai jamais à James Cameron d'avoir commis Aliens.
Bref, il y avait une séance de Babylon à la même heure qu'Avatar, donc je les ai laissé à leur hommes bleus et me suis tapé 3 heures de grand n'importe quoi. Y'a quelques bonnes idées et on rit quelque fois mais la mise en scène de Damien Chazelle à base de caméra sur l'épaule et de mouvement rapides pour passer d'un visage à un autre donne rapidement la gerbe et gâche royalement la plupart des scènes. Le rythme est très étrange. Parfois lent au point qu'on le remarque puis ça accélère d'un coup sans raison. Bref je suis pas rentré dedans même si la prestation de Margot Robbie est convaincante.
A la sortie du ciné, j'ai demandé à mes enfants ce qu'ils avaient pensé d'Avatar 2 et ils m'ont dit en gros. "C'était super beau, on a jamais vu des effets spéciaux comme ça".
C'est sûrement vrai. Le problème est que, pour moi, quand on voit les effets spéciaux, c'est que c'est raté. Par exemple, dans Premier contact , on ne voit pas les effets spéciaux, même si ils sont excellents. Sur Pandora c'est beaucoup plus dur car tous les plans sont bourrés d'effets spéciaux car rien n'existe. De ce fait, il n'y a plus de plans qui incluent des effets spéciaux, les plans sont des effets spéciaux.
Ça m'amène à la réflexion suivante. En regardant la bande annonce d'Avatar 2, j'avais l'impression de voir une cinématique de jeu vidéo. Pour un jeu vidéo ça passe et il y en a même de très belles mais une cinématique de plus de 3 heures dans une salle de ciné... La transformation d'un certain cinéma en cinématique est même déjà acté dans certaines expressions. Par exemple MCU (Marvel Cinematic Universes). Je comprends que ça plaise à un public de gamers (mes enfants le sont) mais ça n'a plus rien à voir avec du cinéma. C'est autre chose. C'est bien pour ça que les dernières sorties Marvel et autres super-héros me laissent relativement de marbre (je me suis arrêté à Iron Man 2).
Alors bien-sûr, il reste encore des réalisateurs pour qui le cinéma est encore un art et non un produit de consommation rapide (cinemacdo). Mais une part croissante du cinéma de block-busters ne se préoccupe plus de faire une oeuvre. On planifie des sorties de suites de films un peu comme on tease les sorties de jeux vidéo. Les gens qui travaillent dans ces studios (Disney et autres) le font dans des conditions déplorables (de même que pour les jeux vidéo d'ailleurs). Le réalisateur est devenu un exécutant que l'on peut remplacer à tout moment. Ce phénomène est correlé également au fait que l'on ne se préoccupe plus des conditions de visionnage des films. Comme si regarder un film sur sa télé était équivalent à l'expérience en salle.
En ce qui me concerne je continuerai à aller dans les salles obscures. Je continuerai à boycotter les plateformes de streaming. Je pesterai contre Netflix qui fait de Glass Onion un netfilm et pas un film à part entière.
En espérant que les marchands de temps de cerveau disponible ne parviennent pas à tuer définitivement le 7ème art.
Il y a toujours de l'espoir.
Mes enfants sont allés voir Avatar 2 ce week-end et j'étais moyen chaud de les accompagner. Déjà, à la base, je n'aime pas le cinéma de James Carmeron que je trouve simpliste et extrêmement manichéen. Le seul film à peu près regardable est sans doute Abyss et ça reste lourdingue et surtout je ne pardonnerai jamais à James Cameron d'avoir commis Aliens.
Bref, il y avait une séance de Babylon à la même heure qu'Avatar, donc je les ai laissé à leur hommes bleus et me suis tapé 3 heures de grand n'importe quoi. Y'a quelques bonnes idées et on rit quelque fois mais la mise en scène de Damien Chazelle à base de caméra sur l'épaule et de mouvement rapides pour passer d'un visage à un autre donne rapidement la gerbe et gâche royalement la plupart des scènes. Le rythme est très étrange. Parfois lent au point qu'on le remarque puis ça accélère d'un coup sans raison. Bref je suis pas rentré dedans même si la prestation de Margot Robbie est convaincante.
A la sortie du ciné, j'ai demandé à mes enfants ce qu'ils avaient pensé d'Avatar 2 et ils m'ont dit en gros. "C'était super beau, on a jamais vu des effets spéciaux comme ça".
C'est sûrement vrai. Le problème est que, pour moi, quand on voit les effets spéciaux, c'est que c'est raté. Par exemple, dans Premier contact , on ne voit pas les effets spéciaux, même si ils sont excellents. Sur Pandora c'est beaucoup plus dur car tous les plans sont bourrés d'effets spéciaux car rien n'existe. De ce fait, il n'y a plus de plans qui incluent des effets spéciaux, les plans sont des effets spéciaux.
Ça m'amène à la réflexion suivante. En regardant la bande annonce d'Avatar 2, j'avais l'impression de voir une cinématique de jeu vidéo. Pour un jeu vidéo ça passe et il y en a même de très belles mais une cinématique de plus de 3 heures dans une salle de ciné... La transformation d'un certain cinéma en cinématique est même déjà acté dans certaines expressions. Par exemple MCU (Marvel Cinematic Universes). Je comprends que ça plaise à un public de gamers (mes enfants le sont) mais ça n'a plus rien à voir avec du cinéma. C'est autre chose. C'est bien pour ça que les dernières sorties Marvel et autres super-héros me laissent relativement de marbre (je me suis arrêté à Iron Man 2).
Alors bien-sûr, il reste encore des réalisateurs pour qui le cinéma est encore un art et non un produit de consommation rapide (cinemacdo). Mais une part croissante du cinéma de block-busters ne se préoccupe plus de faire une oeuvre. On planifie des sorties de suites de films un peu comme on tease les sorties de jeux vidéo. Les gens qui travaillent dans ces studios (Disney et autres) le font dans des conditions déplorables (de même que pour les jeux vidéo d'ailleurs). Le réalisateur est devenu un exécutant que l'on peut remplacer à tout moment. Ce phénomène est correlé également au fait que l'on ne se préoccupe plus des conditions de visionnage des films. Comme si regarder un film sur sa télé était équivalent à l'expérience en salle.
En ce qui me concerne je continuerai à aller dans les salles obscures. Je continuerai à boycotter les plateformes de streaming. Je pesterai contre Netflix qui fait de Glass Onion un netfilm et pas un film à part entière.
En espérant que les marchands de temps de cerveau disponible ne parviennent pas à tuer définitivement le 7ème art.
Il y a toujours de l'espoir.
Journal de bord du Nautilus : 24/05/2022
Le festival Magicbus m'a permis de découvrir en live une artiste grecque qui me semblait promise à un bel avenir, j'ai nommé Marina Satti
. Je dois dire que je n'ai pas été déçu !
Mêlant musique traditionelle des balkans et rythmiques électroniques, cette jeune artiste touche à tout fait preuve sur scène d'une aisance et d'une maîtrise étonnante. Elle passe allègrement du grecque au bulgare, du français à l'arabe (son père est d'origine soudanaise). Elle a aussi la danse dans la peau. C'est un vrai plaisir pour les oreilles et les yeux.
Malgré l'absence de deux choristes pour cause de Covid, les polyphonies sont remarquables. Ceux qui connaissent les voix bulgares apprécieront.
Elle mérite bien son surnom de Björk grecque. Sa reprise de Crystalline version Omar Souleyman en est la preuve.
Nul doute qu'elle a tout d'une grande. Un peu de réconfort après la perte d'un autre grand artiste grec, le très regretté Vangelis . Paix à son âme et merci pour tout...
Mêlant musique traditionelle des balkans et rythmiques électroniques, cette jeune artiste touche à tout fait preuve sur scène d'une aisance et d'une maîtrise étonnante. Elle passe allègrement du grecque au bulgare, du français à l'arabe (son père est d'origine soudanaise). Elle a aussi la danse dans la peau. C'est un vrai plaisir pour les oreilles et les yeux.
Malgré l'absence de deux choristes pour cause de Covid, les polyphonies sont remarquables. Ceux qui connaissent les voix bulgares apprécieront.
Elle mérite bien son surnom de Björk grecque. Sa reprise de Crystalline version Omar Souleyman en est la preuve.
Nul doute qu'elle a tout d'une grande. Un peu de réconfort après la perte d'un autre grand artiste grec, le très regretté Vangelis . Paix à son âme et merci pour tout...